Défi 08 - Semi-marathon de Reims (4)
Pas de panique, le RATJ 2007 (Reims A Toutes Jambes) est bien terminé, mais j'ai décidé de poster un dernier message à ce sujet.
En fait, je suis maintenant dans une semaine de récupération de ce semi-marathon. Mais bon, hier, ça me chatouillait les cuisses, et j'avais quand même vraiment envie de courir. Alors ni une ni deux, j'ai fait une petite sortie tranquille dans les frimas de l'hiver. Force est de constater que mon pied droit n'était pas très heureux de cette liberté que j'avais prise avec la sacro-sainte semaine de récup. Et maintenant, j'ai mal au pied. C'est parfaitement stupide (c'est ce que je répète à mon pied), d'autant que c'est la même douleur qu'une ampoule, vous voyez, mais sans ampoule apparente.
Bref, j'ai compris, je range Charybde et Scylla, et j'attends encore quelques jours...
Et, le temps passant, je repense à cette course effrénée dans la capitale du Champagne, et j'ai de drôles de souvenirs qui me reviennent subitement.
Par exemple, lorsque l'on courait, on a croisé les personnes qui faisaient l'épreuve du 10km, qui courraient donc dans le sens inverse. En tant que coureur sur semi-marathon, j'étais un peu narquois en les voyant souffrir sur cette "petite" distance. Mais enfin, le running c'est très fair-play, très convivial, et on a été plusieurs à encourager les derniers du 10km, qui gallèraient pour pousser un pied devant l'autre, soufflant et gémissant. De les voir ainsi, on se sent tout de suite ragaillardis, on se dit que, quand même, on a la classe de courir le double de leur distance.
Puis, un peu plus tard, au détour d'un virage, arriva un groupe d'une dizaine de Kenyans. Deux fois plus rapide que je ne le serai jamais, ils volaient sur le bitume. Ces mecs là rigolent pas. Mais le pire, c'est qu'ils couraient un marathon, soit une course deux fois plus longue que celle à laquelle je participais. A cet instant, je me suis rappelé tous ces pauvres gens qui souffraient sur le 10km. Les rôles étaient maintenant inversés avec ces marathoniens : c'est moi qui peinais !
Et la course se poursuivit, avec les aléas que j'ai évoqué dans mon précédent message, jusqu'aux derniers virages et à la dernière montée, rendue infernale par les 20km que j'avais dans les jambes. A ce moment, je me suis découvert des ressources insoupçonnées, et j'ai vraiment accéléré. Je me suis retrouvé à courir à peine plus vite qu'une femme qui semblait au bord de l'épuisement, et que je ne parvenais pas à dépasser. Elle donnait vraiment tout ce qui lui restait, et elle gémissait à chaque foulée. Ceux qui ont déjà fait une longue course épuisante me comprendront : ces gémissements étaient un peu liés à la douleur, peut-être, mais surtout à quelques difficultés respiratoires de fin de course et à la fatigue. Et en l'entendant peiner comme ça, je me suis rendu compte que j'émettais une plainte un peu similaire. On aurait pu faire un concert de lamentations. Toutefois, sur le moment, ça m'a un peu évoqué un acte sexuel. J'étais un peu gêné et j'avais aussi envie d'éclater de rire.
Et puis bon, faut pas déconner, le tapis rouge est arrivé, j'ai pété un plomb, je me suis mis à sprinter en hurlant et j'ai tout oublié de cette histoire jusqu'à hier. Mais c'est une réminiscence rigolote qui m'a fait sourire. La prochaine fois que je fais un semi (et ça pourrait arriver plus vite qu'on ne le pense), je serai attentif à la respiration des autres concurrents.
Voilà pour les anecdotes du jour. Et comme je veux préserver mon pied tout en faisant quand même un peu de sport, je vais aller à la piscine. Vous faites quoi, vous, pendant votre semaine de récup ?
(Flitch Flatch Flotch dans la pistoche. Ah non, c'est vrai, si je vais à la piscine c'est pour justement ne pas courir...)