La relève en carton...
Bon, faut pas chômer, la relève sera bientôt prête et increvable. Jugez plutôt :
Alors ça va pas bien vite pour le moment, c'est assez débile et encombrant, mais avouez qu'on aurait un peu la honte de se faire doubler par un bout de carton ambulant. On s'approche dangereusement du château ambulant de Myazaki qui avait du peps dans les mollets et se baladait avec les bottes de sept lieues.
J'imagine déjà le sas des coureurs en cartons sur la ligne de départ, et ça m'emballe pas trop, curieusement. Enfin, pour le public, ça ferait sûrement un carton. Mais arrêtons tout de suite ces jeux de mots cartonnés, et penchons nous (pas trop quand même, la rambarde n'est pas solide, merci) sur le problème : En anticipant un poil de chat, le carton cours donc plus vite que l'humain. Bon. Mais est-ce si terrible ? Évidemment non. Regardez la taule, elle nous a grillé depuis l'invention de la voiture. Est-ce qu'on s'est arrêté de courir ? Non, au contraire, la course à pied est un sport de plus en plus répandu.
Parce que, finalement, ce qu'on cherche (du moins moi), c'est bien autre chose que d'aller plus vite que la machine, ou même d'aller plus vite que le "concurrent". On cherche à aller plus vite que soi-même, à se dépasser, à sentir au fond de soi la satisfaction de progresser, d'évoluer (notamment).
Pas de pot pour le carton : non seulement il n'évolue pas, mais pire encore, il ne ressent rien. Son cœur n'est qu'un moteur bien huilé dont la régularité ferait pâlir un cardiomètre, si régulier qu'il en est ennuyeux.
Ô compagnon carton, dépasse-moi aussi vite que tu le pourras, il n'est pas encore venu, le jour où je cesserai d'en sourire.