Courir, c'est chiant
Je voudrai aujourd'hui revenir brièvement sur une idée reçue qui se balade (davantage dans les esprits que sur la piste) : Courir, c'est chiant. Déjà, tu sors, il fait froid, peut-être même nuit, et si ça se trouve il pleut carrément. Bon, c'est ta sortie de la semaine, il faut perdre ces 453 grammes que t'as en trop, c'est pour la bonne cause, alors t'y vas quand même, mais pas de gaieté de cœur. Et puis au bout d'environ 3 minutes 23 secondes, tu te dis que c'est gavant de se taper encore ce petit tour de lac parcouru les 10 derniers dimanche, et que tu n'avances pas, qu'il ne se passe rien, que tu serais mieux à bouquiner dans ta couette, à jouer du banjo à 16 cordes, ou à suivre à la télé, la bave aux lèvres, l'élection d'Obama, et bref, tu te fais chier, quoi.
Du moins, c'est que disent certains amateurs. Et c'est ainsi que j'en suis venu à me demander à quoi je pensais pendant ces longues séances qui ne m'ont jamais parues ennuyantes (sinon j'aurai arrêté direct de courir !).
Certains coureurs utilisent un baladeur pour tromper l'ennui. Écouter de la musique en courant, ça peut être sympa, mais perso ça me fout en l'air mon footing. Il y a d'autres coureurs qui emmènent carrément un ami. Ça peut être aussi une solution, mais tu te retrouves bien souvent à papoter du film d'hier soir, de ta partoche de banjo à 16 cordes, ou de la cause perdue des grilles-pain à manivelle... bref, tu cours plus vraiment, quoi. L'autre inconvénient de l'ami, c'est que sa disponibilité est indépendante de ta volonté, ce qui en fait une solution plus ou moins fiable.
Ces deux solutions (boite à musique et boite à blabla ami) sont déjà un commencement, on va pas cracher dessus.
Certaines courses sont vraiment à chier
Et sinon ? Et bien j'imagine que chacun a son fonctionnement. Par exemple aujourd'hui, j'avais prévu une séance de fractionné (donc sur piste, chronométré, intense). Tout le temps que j'étais sur la piste, j'avais en tête les secondes qui défilaient, et pendant la récup active (la séquence lente entre deux séquences rapides) je me demandais si c'était bien raisonnable de vouloir maintenir le rythme (8 x 1'20" + récup 200m, pour ceux à qui ça parle). Mais avant et après la piste, il y a une demi-heure de footing / échauffement pendant lesquels je ne pense pas vraiment à ce que je fais. Mon esprit vagabonde d'un sujet à un autre, revenant au chemin lorsqu'un choix de direction s'impose, et repartant en songeries juste après. Parfois je vais me dire "Wouah la forêt est super belle en automne, faudra que je commande la même l'été prochain" mais la plupart du temps je suis en pilote automatique et je ne prête qu'une attention minimale à ce que je fais.
En fait, bien que je conçoive qu'on puisse s'ennuyer en courant, je crois que ça ne m'arrivera pas plus demain que ça ne m'est arrivé hier !
Et toi, tu t'ennuies ?